Salomé GLAB est en classe de 3ème, elle a 14 ans .
Elle aime danser, lire, créer…
Elle participe au projet “Parrainage” mené par NOVA VILLA.
Pendant 2 ans, 2 classes de 2 collèges, l’un en milieu urbain, l’autre en milieu rural, suivent ensemble un parcours culturel…
Elle nous a confié : “J’ai pris énormément de plaisir à écrire cette lettre”.

 

Grand-père, grand-mère et à tous les grands-parents isolés de ce monde,

Je n’écris pas pour discuter des grandes puissances de ce monde, de mondialisation, d’exploitation, de destruction ou encore de pollution, de déforestation. Tous ces sujets qui étouffent la Terre me révoltent.
Cette période est déjà bien assez triste comme cela, en cette étrange et mystérieuse situation qu’est le confinement. Peut-être vous laisserez vous emporter quelques secondes, dans cette onde positive, qu’est, je l’espère, ma lettre.
J’écris pour exprimer mon point de vue sur les raisons qui nous permettent de vivre, de sourire, d’être heureux. Je souhaite éclaircir cette richesse de l’être humain, parfois tabou… L’AMOUR.
Peut-être êtes-vous avachis dans votre canapé, installés confortablement au soleil ou bien assis sur une chaise de la salle à manger. Peu importe. L’important est que lorsque je vous imagine, le ciel gris et terne laisse un rayon de soleil imaginaire parcourir mon visage. J’aimerais donc vous rappeler ce qui est précieux et essentiel, du moins à mes yeux, avec une attitude positive.
J’attends que le jour se lève. Et quand le soleil franchit la ligne d’horizon, là-bas, je sais. Je sais que je souhaite vous offrir ces mots.

Grand-père, grand-mère et à tous les grands-parents isolés de ce monde,
J’aimerais tellement qu’après cette pandémie, il y ait une réelle prise de conscience.
J’aimerais tellement que ce fichu Covid-19 ait un côté positif : qu’il fera naître chez un grand nombre de personnes des regards et des comportements bienveillants, protecteurs, attentifs et respectueux envers notre planète, la nature et les êtres humains.
Pendant ce confinement, la Terre peut enfin respirer, le printemps peut rayonner comme jamais. Et lorsque tout sera terminé, pour ceux qui auront suffisamment regardé autour d’eux, pour trouver la paix, la sérénité, la simple joie d’être, lorsqu’ils lèveront les yeux, ils redécouvriront comme la vie est belle, si précieuse, l’air si pur, ils verront des eaux cristallines et entendront le chant du vivant. Ils redécouvriront qu’ils ont une famille, des voisins. Ils souriront de tout et de rien même à l’inconnu.
Et lorsqu’ils retoucheront à la terre, beaucoup lui donneront plus qu’ils n’en prendront. Et peut-être, juste peut-être, qu’ils seront assez nombreux, pour inventer un nouveau monde, sans égoïsme, sans désir indéfini et sans peur.
Peut-être, que cette fois, les humains vont comprendre, car ils ont un cœur immense. Quand ils veulent faire quelque chose, ils le font.
Peut-être, seront-ils, cette fois-ci bien plus nombreux à s’ouvrir à la vie et devenir leur propre lumière.
Je commence à croire que ce virus est né pour que cette prise de conscience ait lieu, pour punir les humains de mal se comporter envers cette magnifique planète qui elle, n’a rien demandé. Ce combat, c’est le monde entier qui doit le mener. J’ai une réflexion approfondie sur le sort de la Terre. Dans cette réalité, j’aimerais que l’humain crée plus de vie que de déchets.
Quel rôle avons-nous, dans l’immensité de ce monde si incroyable ? Regardez simplement les étoiles, par une nuit d’été, c’est simplement beau mais tellement vaste.
Ou l’eau. Cette eau si précieuse. Lorsque que l’on vous offre un verre d’eau, insouciamment, on vous offre quelque chose d’extraordinaire, mais malheureusement, limitée.
L’humanité va-t-elle se réveiller et se rendre compte que l’essentiel n’est pas d’avoir le téléphone portable, la voiture, le jeu vidéo ou le vêtement dernier cri mais que les plus beaux des cadeaux sont chaque jour à notre portée. Il suffit d’observer ce que nous offre cette chère nature : regarder un coucher de soleil, le ciel étoilé avant de fermer ses volets, écouter le chant des cigales, le bruit des vagues, regarder et sentir le parfum d’une fleur, fermer les yeux et ressentir la douceur des rayons du soleil sur notre visage, voir pousser, mûrir chaque jour puis déguster, les bons fruits et légumes que nous avons plantés ensemble…

Grand-père, grand-mère et à tous les grands-parents isolés de ce monde,
L’essentiel est évidemment de profiter des personnes que nous aimons et d’apprécier tous les bons moments passés avec elles.
Découvrir cette richesse dont est doté l’humain : l’amour.
L’amour que je vous porte se traduit de mille et une façons : un cœur dessiné lorsque j’étais enfant, une balade en bateau sur le lac du Der, un bon repas, lorsque vous me bordez chaque soir, une fleur délicate dans les cheveux, un rallye lecture, un dessin fait vite-fait coller sur une photo, une partie de Just Dance, la visite d’un musée ou d’un château, un rêve un peu farfelu, une balançoire se balançant d’avant en arrière, une gaufre à la chantilly au bord de la mer, une Rosalie qui fonce… ou pas…, fabriquer des roses en papier coloré…
Réaliser tous ces cadeaux que nous vivons lorsqu’on est ensemble : partager des moments de rire, de joie, de discussions, de découvertes, danser, chanter, s’amuser, bricoler, lire, créer, imaginer, s’émerveiller…
Et enfin, savoir tendre la main aux personnes qui peuvent être dans le besoin car lorsque les jours défilent, et se ressemblent encore, on peut se perdre dans la danse des sables mouvants.
Et enfin, nous pourrons ressentir l’apaisement, la sérénité, la douceur et la paix.

Grand-père, grand-mère et à tous les grands-parents isolés de ce monde,
Nous empêchons la Terre de s’épanouir et pourtant, cela n’empêche personne de vivre. Pour tout arranger, il ne faut pas lâcher prise. Ne pas se laisser emporter par le mauvais courant et ne pas avoir peur de vivre dans un monde meilleur. Nous avons tous les clés en main, mais nous n’en faisons rien. Il faut unir nos forces pour sauver le monde.
On aurait beau parler les langues du monde,
On aurait beau être puissant,
On aurait beau conquérir la Terre,
On aurait beau faire la plus belle carrière,
Sans amour nos vies sont dérisoires,
Aimer c’est recevoir et savoir tout donner,
C’est s’oublier et voir ce qu’on a oublié,
Car il n’y a pas de couleurs, ni de religions pour être confiné,
S’aimer encore, danser encore, sourire encore, s’embrasser plus fort.

Grand-père, grand-mère et à tous les grands-parents isolés de ce monde,
C’est ce que je ressens profondément, peut-être cela fait-il écho en vous…

Je vous aime <3
Salomé, votre petite fille bien aimée

 

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