M'Auteurs Rencontre

Trio d’autrices avec…

Suzanne Duval, Samira El Ayachi, Marie Maher

Médiation : Isabelle Mollard

 

Suzanne Duval – “Ta grossesse”

Suzanne Duval est enseignante et chercheuse en grammaire, littérature française et stylistique historique de l’époque classique. Elle a notamment travaillé sur la prose poétique des époques baroque et classique et elle est actuellement en train de constituer un corpus des recueils épistolaires imprimés à l’époque classique.
Elle a enseigné la littérature et la linguistique en France (Sorbonne Université, UPEC, Université de Strasbourg) et en Suisse (Université de Lausanne, 2016-2019).
Suzanne Duval est maîtresse de conférences au sein de l’équipe LISAA à l’Université Gustave Eiffel (l’Université Paris-Est-Marne-la-Vallée) depuis 2019.
Son premier roman, L’Agente est paru en 2018 aux éditions POL.

Ta grossesse

Éditions P.O.L., mars 2020

C’est le récit à la deuxième personne d’une grossesse qui n’aura pas lieu. Tout le texte de Suzanne Duval se concentre sur les émotions, le trouble ressenti par son héroïne à la fois psychologique et physiologique, pour parvenir à comprendre un choix – son avortement – et un chagrin de ce qui aurait pu être et qui n’est pas advenu. Et, à travers ce récit bienveillant, lucide et parfois détaché, c’est à une réflexion plus générale sur la part d’ombre qui définit nos choix.
“Et tu te dis, en l’écoutant : donc j’ai le choix. Heureusement, j’ai le choix. Merci, mon choix. Mais au même moment, tu te fais la réflexion qu’une situation d’urgence eût sans doute facilité la décision, par exemple, de foncer dans le mur.
Car foncer dans le mur fut toujours une option.
Pour toi qui n’as jamais aimé ralentir, avoir le choix est terrifiant. Et la vision du choix va et vient dans ta tête, libératrice et terrifiante.”

Samira El Ayachi “Les femmes sont occupées”

Samira El Ayachi est une romancière française née dans le nord de la France. Elle signe son premier roman à 27 ans La vie rêvée de Mademoiselle S. (éditions Sarbacane) qui évoque la génération désenchantée des années 2000.
En 2013, parait Quarante jours après ma mort (éditions L’Aube). Un roman où le narrateur mort met à jour les tabous et les zones sombres d’une famille marocaine à Fès.
Son troisième roman “Les femmes sont occupées“ (Ed. L’Aube, rentrée littéraire 2019) met en scène une héroïne anonyme des temps modernes : une femme-mère célibataire nous ouvre les portes de sa réalité intime, et partage un regard sans concession sur les contradictions de la société contemporaine.

Les femmes sont occupées

Éditions l’Aube, 2019

Elle doit monter une pièce de théâtre. Finir sa thèse. Lancer une machine. Régler des comptes ancestraux avec les pères et les patrons. Faire la révolution – tout en changeant la couche de Petit Chose. Au passage, casser la figure à Maman Ourse et tordre le cou à la famille idéale. Réussir les gâteaux d’anniversaire. Retrouver la Dame de secours. Croire à nouveau en l’Autre.
Comme toutes les femmes, la narratrice de ce roman est très occupée. Découvrant sur le tas sa nouvelle condition de « maman solo », elle jongle avec sa solitude sociale, sa solitude existentielle, et s’interroge sur les liens invisibles entre batailles intimes et batailles collectives.

Résolument féministe et humaniste, ce roman à la langue inventive et teintée d’humour tendre dresse le portrait poignant d’une femme qui ressemble à tant d’autres, qu’elles soient mères ou ne le soient pas, célibataires ou non.

Marie Maher “Pour la beauté du geste”

Marie Maher vit à Paris.
Une maîtrise de Lettres modernes, un troisième cycle en Politiques Culturelles et Action artistique, elle devient relation publique dans une grande scène d’Ile de France.
Elle tente ensuite l’aventure d’autres chantiers, alternant implication artistique (auteur et interprète d’un album de pop-folk français) et travail de production ou diffusion d’artistes.
Et l’écriture, toujours.
Aujourd’hui indépendante, elle a trouvé son équilibre entre l’écriture et l’agence de services qu’elle a créée pour le milieu du spectacle.

Pour la beauté du geste

Éditions Alma, mars 2020

Ça devrait être facile, elle ne l’a jamais aimée cette maison plantée au bord d’une voie ferrée.
C’est la dernière chose à faire, les parents sont morts. L’un après l’autre. Se sont suivis de peu, mais dans le désordre. C’est parti de là. Ou de la télé qui hurlait dans le salon.
Elle n’y est jamais retournée depuis l’accident du père. L’accident qu’on avait classé sans suite, elle ne savait pas qu’on classait les accidents. Elle ne savait pas non plus qu’à dix ans, on ne redessine pas le monde avec du café sur une toile cirée.
Ça devrait être facile, elle a une vie maintenant.
Revenir, vendre, accueillir tout ce qui pourra la faire tenir debout.
Et garder près d’elle le grand chien gris.

 

Entrée libre sur réservation

Quand ?

  • Le 03/10 à 18:00
    @Le Cellier

Où ?

Le Cellier

4 bis rue de Mars, Reims