Christian DUCHANGE est metteur en scène et directeur artistique de la compagnie L’ARTIFICE et de La MINOTERIE, lieu de création jeune public et d’éducation artistique à DIJON.
MOLIÈRE “jeune public” avec “LETTRES D’AMOUR DE 0 À 10” –un bijou-, il nous a aussi enchantés avec “L’OGRELET”, et “LE GRAND RAMASSAGE DES PEURS” entre autres.
C’est un vieux compagnon de Méli’môme.
Né le 1er avril, nous lui avons très souvent souhaité son anniversaire pendant le festival.
NOVA VILLA lui a consacré un ITINÉRAIRE , le n°2.
Cher fidèle spectateur,
Je sais pas mal de choses de toi à force de te fréquenter.
Je sais que tu viens régulièrement puisque je t’ai aperçu dans les salles de spectacles chaque fois que je suis venu au festival.
Je t’ai regardé déguster avec gourmandise les spectacles que je me suis risqué à t’offrir comme des cadeaux. Je peux t’avouer que j’étais chaque fois stressé par ton jugement et chaque fois bouleversé et si heureux que tu puisses les aimer.
J’ai adoré t’entendre réagir à la sortie, comme la fois où tu chantais à tue-tête dans le hall de l’opéra après ma comédie musicale où encore quand tu pleurais de joie après avoir partagé les aventures d’Ernest et de Victoire à la Comédie.
J’ai beaucoup parcouru ta ville, ses rues, ses hôtels et ses restaurants bien sûr mais j’ai aussi connu plein d’autres endroits puisque je suis allé faire une lecture dans un appartement et aussi une maison. N’était-ce pas chez toi d’ailleurs ? Joué dans une cave à champagne, répété dans le grenier de l’Opéra, parlé de mon métier dans un collège, animé une rencontre à la médiathèque avec Susie, enregistrer une émission à la radio, dédicacé un livre sur mon travail…
J’aime tellement toutes ces rencontres chaque année où je viens à Reims. Te retrouver toi, découvrir de nouveaux endroits, rencontrer des professionnels et des bénévoles passionnés qui préparent et animent ce si beau festival. Et puis, je dois te l’avouer, j’y retrouve une partie de la famille de mon père qui habite cette ville depuis toujours alors que moi je n’y ai jamais vécu.
J’ai tellement besoin de toi et de tous ces bonheurs qui comblent ma vie d’artiste que tu dois imaginer un peu qui je peux être comme j’ai deviné qui tu es. Il est vrai que nous sommes faits pour nous rencontrer car nous allons tous les deux à la rencontre de l’art.
Cette année, malheureusement, nous ne nous sommes pas vus. Un méchant virus m’a rendu invisible sur la place de Reims puisqu’il m’a maintenu confiné chez moi à Dijon. J’avais un dernier spectacle à te proposer et j’aurais tellement aimé voir tes réactions. C’est raté ! Veux-tu que je t’adresse au moins le texte de la pièce ou quelques photos du spectacle ?
Prend soin de toi et garde intact le plaisir de sortir au théâtre. Je suis persuadé que nous nous y retrouverons une nouvelle fois. Et arme toi de patience en attendant la prochaine édition du festival.
Affectueuses pensées à toutes et tous qui nourrissez mes souvenirs à Reims pendant le temps d’un si merveilleux festival et grand merci à Joël Simon et à sa belle équipe de le tenir haut et fort.
Christian Duchange